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Pénurie de talents: comment faire la différence?

06 June 2023

article paperjam.lu du 06.06.2023

Au Luxembourg comme ailleurs, on peine de plus en plus à recruter et à fidéliser les collaborateurs. Pour surmonter cet écueil, qui ne devrait pas disparaître de sitôt, il est indispensable d’agir sur une multitude de facteurs, de la rémunération à la flexibilité du temps de travail.

C’est un sujet qui revient de plus en plus régulièrement sur la table des entrepreneurs, des hommes politiques et de tous les analystes : le Luxembourg manque de talents pour répondre à l’importante demande émanant de ses entreprises qui, lorsqu’elles ont embauché, peinent, de surcroît, à fidéliser leurs collaborateurs. « C’est une réalité qui concerne tous les secteurs, et tant la main-d’œuvre qualifiée que non-qualifiée, explique Daniel Hilbert, Partner chez BDO Luxembourg. Cette situation s’explique tout d’abord par la baisse du taux de natalité, qui n’était déjà plus que d’environ 1,6 enfants par femme avant COVID au Luxembourg et qui selon le Statec a baissé encore pour atteindre 1,37 en 2021. Si on prend les 1,6 enfants comme base, et en faisant abstraction des flux migratoires et de la longévité, il y a une baisse de la population d’environ 20 % sur une génération. Le Luxembourg devra donc continuer à miser sur l’immigration de personnes en âge de travailler. Ceci étant, selon les Nations Unies, même la population mondiale pourrait commencer à décroître dès 2070, voire plut tôt. » 

Au-delà de cet aspect démographique, qui concerne aujourd’hui l’ensemble des pays occidentaux, d’autres problèmes structurels, propres au Luxembourg, viennent compliquer la tâche des recruteurs : le manque d’infrastructures et de logements, le coût de la vie, etc. « C’est un problème fondamental car, si on demande un permis de travail pour une personne qui ne vient pas de l’Union européenne, celle-ci est obligée de résider au Luxembourg, précise Daniel Hilbert. Or, trouver un logement et parvenir à le payer quand on est en début de carrière – et même parfois au-delà - est devenu très difficile. »

Lutter contre le turn-over

Pour une société d’audit comme BDO, une difficulté supplémentaire se dessine. En effet, cette catégorie d’entreprise est souvent utilisée comme une première étape formatrice pour le reste de la carrière. Cela signifie que, souvent, les jeunes travailleurs qu’on a eu toutes les difficultés du monde à attirer au sein de la société n’y font pas long feu. Lutter contre ce phénomène qui amoindrit la qualité de service est donc une priorité pour l’entreprise. « Nous comptons aujourd’hui un taux de rotation qui est de l’ordre de 18 %. Cela peut paraître énorme, mais c’est bien moins que chez certains de nos concurrents, où ce chiffre est parfois deux fois plus élevé », ajoute le Partner de BDO Luxembourg.

Comment parvenir à réduire encore ce pourcentage ? « Il est clair qu’il n’existe pas un levier unique qu’il suffirait d’actionner pour régler ce problème. Au contraire, il faut agir sur une multitude de facteurs », estime Daniel Hilbert. La rémunération figure certainement en bonne position dans cette liste de facteurs favorables, mais le Partner de BDO Luxembourg se refuse à jouer le jeu de la surenchère, préférant rester fidèle aux valeurs de son entreprise. « Il n’est pas normal d’offrir plus à un nouvel employé, pour l’attirer à tout prix, qu’à un collaborateur sur lequel on peut compter depuis 5 ans, explique-t-il. Nous observons le marché de près, et avons une politique qui vise à payer des salaires compétitifs. Face aux difficultés de pouvoir d’achat, nous avons relevé l’année passée déjà de manière significative les barèmes appliqués notamment pour les salariés débutants, et en lissant cette augmentation sur les autres travailleurs. »

Former et sauvegarder le lien

L’importance de former ses travailleurs en continu est également soulignée par Daniel Hilbert, surtout alors que la digitalisation s’accélère. Tout comme celle d’offrir une flexibilité importante aux travailleurs, en maintenant toutefois un lien fort entre les équipes. « Nous avons créé plusieurs hubs, notamment un à Dudelange/Bettembourg, permettons le temps partiel, offrons deux jours de télétravail par semaine, illustre le Partner de BDO Luxembourg. Dans un contexte post-Covid, nous veillons toutefois à maintenir le lien entre collaborateurs à travers différents événements. Je crois que ce qui fait qu’on reste dans une entreprise, au-delà des avantages, est le fait qu’on partage les mêmes valeurs et qu’on s’entende bien avec ses collègues. »

En activant ces différents leviers, BDO Luxembourg est parvenu à agrandir significativement ses équipes au cours des deux dernières années (voir les chiffres ci-dessous). Et l’entreprise compte bien poursuivre dans cette voie à l’avenir.

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