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Business Talks by BDO:

Chief Compliance Officer - mission impossible?

12 July 2022

Interview paperjam.lu du 12.07.2022

Dans un contexte réglementaire qui ne cesse de croître et de se complexifier, la mission du Chief Compliance Office s’avère ardue. Elle est pourtant, encore trop souvent, mal comprise et insuffisamment valorisée. Face aux enjeux, il devient crucial de reconsidérer la fonction. 

La fonction de compliance officer est apparue il y a une vingtaine d’années. Au fil du temps, elle s’est enrichie autant qu’elle est devenue critique pour les organisations régulées. Dans un contexte de pression générale, en raison notamment de la venue du GAFI, la demande pour les compétences requises par le rôle n’a jamais été aussi importante au niveau de la place financière. « C’est sans doute aujourd’hui l’un des métiers les plus intéressants de la place financière, mais aussi l’un des plus complexes, explique Benoît Wtterwulghe, Advisory Partner au sein de BDO Luxembourg. Peu d’autres fonctions que celle de Chief Compliance Officer permettent d’aborder une telle variété de domaines, de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme à la protection des intérêts et des données des clients, en passant par la gestion des conflits d’intérêts ou encore la prévention en matière d’abus de marché.  »

La fonction mobilise de nombreuses compétences : organisationnelles, financières, fiscales, juridiques, techniques, humaines. (Montage: Maison Moderne)

 

Complexité croissante
Si ces éléments contribuent à l’attrait de la fonction, appelée à interagir avec les plus hautes instances de toute organisation, la mission est pour sa part difficile à appréhender. « En matière de conformité, le périmètre de la fonction ne cesse de s’étendre. Garant du respect des règles internes et externes, le Chief Compliance Officer est appelé à explorer de nombreux domaines », explique Romain Biron, Directeur au sein de BDO Luxembourg et ancien responsable compliance dans le domaine bancaire :

« Ces domaines vont très probablement continuer à s’étendre et gagner en importance, comme les abus de marché à Luxembourg. La multiplication des textes de loi, réglementations et obligations induit une complexité dont la croissance est quasi exponentielle », poursuit le directeur.

« Au regard des besoins du marché, tout Compliance Officer n’hésitera pas à quitter un poste qui ne le satisfait pas pleinement, pour aller voir ailleurs. Ces rotations, souvent, placent les organisations régulées dans des situations complexes. » 

Romain Biron, Chief Compliance Officer, BDO Luxembourg


Un rôle pourtant stratégique
Au regard de ces évolutions, la fonction Chief Compliance Officer parait relever de la mission impossible. Son rôle, en tant que garant de la conformité et de la réputation de l’entreprise, doit être considéré comme stratégique. « Et pourtant, il est encore mal compris, vu par certains comme un frein au développement du business ou simplement considéré comme chargé de valider des documents, poursuit Romain Biron. Souvent dans les plus petites institutions, le Chief Compliance Officer se retrouve bien seul, sans les ressources nécessaires pour mener à bien ses missions. À l’inverse, dans les établissements de plus grande taille, les équipes se sont renforcées pour faire face à toutes les tâches leur incombant sans toujours en évaluer l’intérêt. Au regard des besoins du marché, tout compliance officer n’hésitera pas à quitter un poste qui ne le satisfait pas pleinement, pour aller voir ailleurs. Ces rotations, souvent, placent les organisations régulées dans des situations complexes. »

 

Revoir la fonction à l’échelle de l’organisation
Remédier à ces enjeux implique d’adopter une toute autre approche à l’égard de la conformité et des personnes chargées de la garantir. « Il est avant tout nécessaire de revaloriser le métier au regard des risques liés à cette fonction, pour l’entreprise comme d’un point de vue personnel, en commençant par la considérer comme indispensable au business, explique Benoit Wtterwulghe. Les acteurs doivent prendre conscience que le mix de compétences techniques et interpersonnelles nécessaires est impossible à concentrer sur une seule personne. »

S’il est presque impossible de suivre seul l’évolution de l’ensemble des domaines couverts, il faut doter la fonction de moyens adaptés aux enjeux. « Au-delà, il y a lieu d’automatiser de nombreuses tâches répétitives, pouvant induire une perte de motivation, pour permettre au Compliance Officer de se concentrer sur des enjeux créateurs de valeur et de placer les ressources sur la gestion des risques réels, poursuit Benoit Wtterwulghe. L’organisation et les processus doivent aussi être adaptés dans ce sens au niveau des deux premières lignes de défense, pour plus d’efficience. »

 Au regard des enjeux, chacun étant pris par son quotidien, le grand challenge, selon les experts de BDO, est de parvenir à prendre du recul pour faire face aux défis de la compliance et de la fonction de Chief Compliance Officer, afin d’en maximiser la pertinence et d’en améliorer la perception.

BDO Luxembourg a considérablement développé son offre de consulting au cours des dernières années, notamment en ce qui concerne l’assistance à la fonction compliance. BDO peut assister les sociétés dans leurs nombreux challenges liés à la mise en place, revue et optimisation de leur approche.

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