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  • La solidarité
    comme élément
    essentiel
COVID-19 Insight:

Solidaires de nos employés mais de tout le pays aussi

16 April 2020

Interview paperjam.lu du 15.04.2020

La crise sanitaire actuelle met en péril l’activité des entreprises de tous les secteurs. Pour les prestataires de services, en charge du calcul des salaires notamment, l’impératif est double: préserver les équipes pour que celles-ci puissent à leur tour servir les clients et assurer la continuité économique. Pour évoquer ce sujet, nous avons rencontré Daniel Hilbert, People Partner chez BDO au Luxembourg.

Avant toute chose, comment se portent les équipes BDO?

Globalement, tout va bien. Nous avons 7 cas confirmés pour le Coronavirus, et les premiers sont complètement rétablis. J’imagine qu’il y a des inquiétudes qui occupent l’esprit de tout le monde, mais nous poursuivons notre activité à la maison, avec un rythme de travail maintenant bien établi. En ce qui me concerne, j’ai malheureusement été une des premières personnes touchées par le virus au Grand-Duché, mais je suis aujourd’hui totalement guéri. Je veux aussi saisir l’occasion pour remercier le très grand nombre de collègues qui m’ont passé des messages de soutien, cela m’a beaucoup touché.

Pouvez-vous nous présenter la société, son activité, ses clients?

Nous sommes une entreprise d’environ 500 personnes, ici, au Luxembourg. Notre activité est celle d’un cabinet d'audit et de conseil, c’est-à-dire de l’expertise comptable, de l’audit ainsi que du conseil fiscal, RH ou IT. Nous avons également un grand département dédié au payroll qui calcule près de 25.000 fiches de paye par mois. Une activité pour laquelle nous devions absolument assurer la continuité durant cette période de crise, et où nous accompagnons aujourd’hui aussi les clients pour se retrouver dans les aides et mesures décidées par le gouvernement.
 

« Une des valeurs qui porte la société BDO, c’est la solidarité. En tant qu’employeur, nous devons donner l’exemple de cette solidarité envers nos employés, nos clients, mais aussi envers le pays tout entier. »

Daniel Hilbert, People Partner, BDO Luxembourg


En tant que prestataire de services, le capital humain est la première richesse de l’entreprise, quelles mesures avez-vous prises suite à l’annonce de confinement du gouvernement?

Nous avons pris des mesures bien avant ces annonces, début février, lorsque les premiers cas sont apparus en Europe. Très vite, nous avons constitué une cellule pour gérer cette crise qui comprenait le managing partner, le risk partner, le people partner, le finance partner et les Directeurs de certaines fonctions centrales. Cette structure nous a permis de prendre des décisions très rapidement, de centraliser les informations et de nous adapter efficacement à cette situation exceptionnelle. Nous avions la chance d’avoir les outils déjà en place, notamment en ce qui concerne le télétravail (infrastructure IT, sécurité, politiques…), mais aussi d’autres outils comme une plate-forme sécurisée d’échange de données et d’autres solutions digitales que nous utilisons chez nous et proposons aux clients. Lorsque la décision a été prise la deuxième semaine de mars, en moins d’une semaine, toutes les équipes étaient opérationnelles à domicile.

Au-delà de l’aspect technique sur lequel nous reviendrons, quel a été pour vous la clé pour gérer cette crise en interne comme avec vos clients?

Jusqu’au début du confinement, la clé a été la communication, que ce soit avec nos clients comme avec nos employés. Nous avons été transparents et communiquions au début pratiquement chaque jour pour répondre aux inquiétudes de chacun. Dès que les premiers cas sont apparus, nous avons communiqué l’information et nous avons déroulé le plan que nous avions conçu en amont, au sein de la cellule de crise dont je vous parlais juste avant.

Je pense qu’aujourd’hui, mais aussi après la fin du confinement, le plus important sera que chacun qui a les moyens de le faire, fasse aussi preuve de solidarité. Avec notre Leitmotiv de «People Helping People», la solidarité est une des valeurs-clés que porte BDO au Luxembourg. En tant qu’employeur, nous devons donner l’exemple de cette solidarité envers nos employés, nos clients, mais aussi envers le pays tout entier.

Timeline de la mise en place du Télétravail chez BDO. Maison Moderne 

Comment se traduit cette solidarité?

La solidarité est avant tout un état d’esprit. Aujourd’hui, nous pensons avoir les épaules assez solides pour soutenir les conséquences de cette crise. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé, tant que nous pouvons le supporter, de ne pas recourir au chômage partiel (même si aussi chez nous, il y a des personnes qui aujourd’hui ne peuvent pas travailler). C’est juste un des éléments de notre solidarité avec les employés, mais aussi avec le pays. Mis à part la santé de nos employés, notre priorité sera la sauvegarde des emplois, et notre engagement est de tout mettre en œuvre pour y arriver.

Quand vous vivez de cette solidarité en tant que firme, vos collaborateurs vous suivront. Chez nous, cela se traduit par exemple par le fait que nos collaborateurs ont assuré dans cette période difficile une parfaite continuité des services, en assurant aussi le travail de collègues qui ne peuvent pas travailler. Je crois fondamentalement que cette valeur sera déterminante pour sortir de cette crise de la meilleure façon.

Comment envisagez-vous la sortie de crise? Les opportunités qui se dessinent pour les entreprises?

Tout d’abord, je pense que la sortie de crise ne sera pas terminée avec le début du déconfinement. Par ailleurs, le virus existera même après le déconfinement, et certaines restrictions vont durer dans le temps. Il est important que tout le monde s’y prépare.

Il n’est pas encore possible d’apprécier l’étendue de la crise économique qui se dessine devant nous, mais il est certain que certaines entreprises ne vont pas survivre.

Ceci étant dit, pour un entrepreneur, alors qu’il ne faut pas fermer les yeux sur les risques, il voit surtout les opportunités. À ce titre, je dois aussi dire que je suis impressionné par la vitesse à laquelle les entreprises au Luxembourg se sont adaptées, parfois en réinventant leur modèle d’entreprise. Reprenons notre exemple du télétravail: beaucoup de gens pensaient que cela ne pouvait pas fonctionner. Mais en une semaine, non seulement il y a eu un progrès technique énorme, mais même les mentalités ont totalement changé. C’est très positif, et il aurait fallu des mois voire des années pour y arriver! Même si dans ces temps, il faut fixer des priorités, je pense que la digitalisation, l’investissement dans le télétravail (pour les entreprises qui le peuvent) doivent se faire rapidement et de manière prioritaire.

Paradoxalement, nous avons aussi constaté que les équipes communiquent plus aujourd’hui qu’avant – là aussi, c’est une opportunité de revoir la façon de travailler ensemble.

Enfin, pour revenir au sujet de solidarité qui nous tient particulièrement à cœur, c’est aussi une occasion de confirmer et renforcer la cohésion au sein de l’entreprise.